Contenu du communiqué

Montréal, le 13 septembre 2005 

L’impact sur l’économie du Québec

Nos sources d’approvisionnement en pétrole sont de plus en plus précaires; le moindre problème dans la production mondiale fait augmenter le prix du brut. L’ouragan Katrina, qui a dévasté le sud des États-Unis, a projeté le prix du pétrole à des niveaux records. Depuis cet événement, le prix du litre d’essence régulière oscille au Québec entre 1,15$ et 1,47$.

Les automobilistes sont durement affectés par la situation, et plus particulièrement les ménages à faible revenu, qui sont également le plus susceptibles d’avoir recours au transport collectif, dans l’éventualité d’une augmentation des frais d’utilisation de la voiture.

La solution métro

Face à une telle flambée des prix, Transport 2000 Québec, Option Transport durable et l’Union des consommateurs demandent à la ville de Montréal de bonifier les services offerts à la population et d’augmenter dès la semaine prochaine le nombre de trains disponibles en vue d’améliorer le service du métro. Attendu que le métro de Montréal fonctionne à partir de l’électricité produite au Québec à prix stable, attendu le nombre réduit de véhicules présentement en service, le métro présente une plus grande capacité d’augmentation de l’offre à faible coût.  Par conséquent, on demande aux autorités de rétablir le service métro au niveau de ce qui était offert en 1994. En cette période de hausse des prix de l’essence, cette augmentation du service sera un message clair que la STM est prête à accueillir les milliers de nouveaux usagers potentiels qui souhaitent, selon la tendance que l’AMT nous a confirmée la semaine dernière, délaisser leur voiture et profiteraient ainsi de cette alternative avantageuse.

Rappelons que, depuis 1994, les voitures du métro de Montréal et les autobus parcourent 11 % moins de kilomètres par année. La conséquence de ces coupures de services est que les délais d’attente hors-pointe ont considérablement augmenté pour les usagers. Ainsi, pour l’ensemble des lignes du métro, avant 6 h 20 le matin, les délais d’attente entre deux rames de métro sont de 10 minutes; de 10 h à 15 h, c’est 7 à 10 minutes; après 23 h, c’est jusqu’à 12 minutes. L’utilisateur malchanceux qui fait une correspondance entre deux lignes de métro tard le soir peut attendre sur les quais jusqu’à 24 minutes. Par conséquent, on comprend pourquoi nombreux sont ceux qui ont délaissé la STM jusqu’au début des années 2000, sans oublier l’incidence des spirales tarifaires. En pointe le matin en 1993, les Montréalais utilisaient la STM à 36 % alors qu’en 2003, ce chiffre n’était que de 32 %, soit 10 % de perte de clientèle en 10 ans.

Grâce à une grande augmentation du service de métro, les Montréalais et de nombreux banlieusards se dirigeant vers le centre-ville en automobile pourront avoir une alternative efficace et plus économique.  Avec une bonification de 11 % du service du métro, l’utilisation du transport collectif des Montréalais pourrait s’approcher du niveau qu’il atteignait en 1993 et nombre d’automobilistes se dirigeant vers le centre-ville seraient susceptibles de délaisser leur voiture au profit de celui-ci.

Des solutions durables

L’économie du Québec ressentira durement les effets de l’augmentation du prix du pétrole. Rappelons que le Québec importe plus de 150 millions de barils annuellement. Si on ne réagit pas promptement pour réduire nos importations, ce sera bientôt 15 milliards US qui quitteront le Québec annuellement lorsque le brut sera à 100 $ le baril.

Par ailleurs, pour faire face à l’incertitude des prix pétroliers, il est demandé au gouvernement du Québec de prendre exemple sur la ville d’Ottawa et sur le gouvernement ontarien, et de lancer immédiatement des projets de tramways électriques à Montréal et à Québec. Le Québec aurait alors une plus grande autonomie énergétique pour le transport des personnes en consommant moins de pétrole. De plus, le Gouvernement doit autoriser au plus tôt le remplacement des voitures de métro qui sont les plus anciennes du continent. Finalement, un programme massif d’achat d’autobus est aussi nécessaire pour accueillir les dizaines de milliers d’automobilistes qui ne manqueront pas de réagir aux hausses du prix de l’essence et chercheront une alternative. Ces interventions du gouvernement auront le triple avantage de stimuler l’économie du Québec, d’offrir aux automobilistes les alternatives dont ils ont besoin et de nous rapprocher des objectifs du Protocole de Kyoto.

Le gouvernement du Québec doit agir promptement et ne pas attendre que le prix du litre d’essence atteigne un niveau intolérable pour notre économie. La seule solution durable est d’investir dans le métro, les nouveaux tramways et les autobus, tous fabriqués ou assemblés au Québec.

-- 30 --

À propos de Transport 2000 Québec

Transport 2000 est une association québécoise qui défend les intérêts des usagers du transport en commun et qui fait la promotion des transports collectifs et de l’intégration des modes de transport.

Normand Parisien
Transport 2000 Québec
514-932-8008

Réjean Benoit
Option Transport Durable
514-655-6582

Charles Tanguay
Union des consommateurs
514 521-6820

Champ d'intervention