Importante hausse des prix des carburant

Montréal, le 6 septembre 2005

Il est de plus en plus évident que nos sources d’approvisionnements en pétrole sont de plus en plus précaire. Le moindre problème dans la production mondiale augmente le prix du brut et l’ouragan Katrina qui a dévasté le sud des Etats-Unis a projeté le prix du pétrole à des prix record. Même que le 2 septembre dernier, le prix de l’essence régulière a atteint 1,47$ à maints endroits au Québec.

Les automobilistes sont évidemment durement affectés par la situation. De plus, l’économie du Québec s’en retentira forcément. Rappelons que le Québec importe plus de 150 millions de barils annuellement. Au prix de 70$, ce sera 10,5 milliards US sur une base annuelle qui handicapera notre balance commerciale. Si on ne réagi pas promptement, lorsque le prix du brut sera à 100$, ce sera 15 milliards US qui quitteront ainsi le Québec.

Face à une telle flambée des prix, Option Transport Durable et Transport 2000 Québec demandent au gouvernement du Québec et à la ville de Montréal de bonifier les alternatives offertes aux automobilistes et augmenter dès lundi prochain le service du métro pour accueillir dès milliers de nouveaux usagers. Puisque le métro à la plus grande capacité d’augmentation de service à faible coût (il fonctionne à l’électricité produite au Québec à prix stable), nous demandons aux autorités d’augmenter de 20 % le service de métro dès la semaine prochaine.

Rappelons que depuis 1993, les voitures de métro de Montréal et les autobus parcourent 9% moins de kilomètres par année. La conséquence de ces coupures de service est que les délais d’attente ont considérablement augmentés pour les autobus et pour le métro. Ainsi pour l’ensemble des lignes du métro, avant 6h20 le matin, les délais entre deux rames de métro sont de 10 minutes et que de 10 h à 15 h c’est 7 minutes. Après 23 h, les délais d’attente sont de 12 minutes sur les lignes verte et orange. Donc l’utilisateur malchanceux qui fait une correspondance entre 2 lignes de métro tard le soir peut attendre sur les quais jusqu’à 24 minutes. On comprend ainsi pourquoi nombreux Montréalais ont délaissé la STM ; en 1993 ils utilisaient la STM à 36% alors qu’en 2003 ce chiffre descendait à 32%, soit 10 % de perte de clientèle en 10 ans.

Avec une augmentation 20 % du service de métro, les Montréalais et nombreux banlieusards se dirigeant vers le centre-ville pourront avoir une alternative efficace et plus économique que leur automobile. Rappelons que selon l’enquête Origine-Destination 2003, grâce à l’augmentation du service de train de banlieue, la part de marché du transport collectif avec comme destination le centre-ville de Montréal est passée de 54% à 56 % en 5 ans. Nous espérons qu’avec une bonification du service de 20% du métro, la part du marché du transport collectif à destination le centre-ville atteindra 59% et pour l’ensemble des résidents de Montréal, elle passera de 32% à 39% soit la part de marché atteint il y a 18 ans.

Aussi, pour faire face à l’incertitude des prix des carburants, nous demandons au gouvernement du Québec de prendre exemple sur la ville d’Ottawa et sur le gouvernement de l’Ontario et lancer immédiatement des projets de Tramway électrique à Montréal et Québec. Le Québec aura ainsi une plus grande autonomie énergétique pour le transport des personnes et dépendra moins du pétrole dont personne ne peu plus garantir l’approvisionnement à long terme. Aussi, le gouvernement doit autoriser dès maintenant le remplacement des voitures de métro qui sont les plus anciennes du continent. Un programme massif d’achat d’autobus est aussi nécessaire pour accueillir les dizaines de milliers d’automobilistes qui souhaiteront pas payer 1,50$ le litre. Ces interventions du gouvernement auront le triple avantage de stimuler l’économie du Québec, d’offrir des alternatives aux automobilistes et de nous rapprocher des objectifs du Protocole de Kyoto.

Le gouvernement du Québec doit agir promptement et ne pas attendre que le litre d’essence soit à 2 $ pour offrir des alternatives aux automobilistes. La seule solution durable est d’investir dans le métro, les nouveaux tramways et les autobus, tous fabriqués au Québec.