15 août 2018

À l’approche de la rentrée automnale et des problèmes de congestion anticipés, il faut des options de mobilité abordables pour les utilisateurs du transport collectif traditionnel. En plus du transport collectif structurant, l’accroissement des services de mobilité qui réduit les coûts, offre une efficacité accrue de déplacements et garantit la sécurité est le bienvenu. On constate que l’environnement légal et réglementaire est en retard sur les besoins actuels de mobilité. Héritant d’un système d’encadrement rigide, le taxi et le covoiturage n’ont certainement pas atteint leur plein potentiel d’efficacité et de services offerts aux citoyens. Par ailleurs, il y a beaucoup trop de places inoccupées dans les automobiles qui circulent. L’occasion de revoir l’encadrement actuel doit favoriser une meilleure utilisation du parc automobile existant.

Revoir l’encadrement de l’offre et la tarification des services de transport rémunéré de personnes devrait conduire à des services plus abordables qui généreront des gains individuels et collectifs par rapport au gouffre des coûts de l’automobile. Cela permettra aussi de s’adapter aux évolutions rapides des besoins et des technologies. En effet, pour nous, les diverses formes de partage de véhicules, incluant le taxi et le transport rémunéré de personnes, doivent dorénavant être considérées comme faisant partie des transports collectifs, du cocktail transport.

En conséquence, nous croyons qu’il faut poursuivre le développement par l’État des réseaux de transport en commun et accélérer le développement du spectre des services entre le taxi et le covoiturage. Cela passe par l’élargissement des services de transport rémunéré de personnes et leur encadrement de manière à inciter les partenariats avec les autorités de transport collectif.

Nous souhaitons donc un nouvel encadrement plus flexible et un meilleur soutien des autorités concernées afin d’offrir à la population le covoiturage multimodal comme une réelle option et un mode à part entière du cocktail transport et ainsi parfaire les balises de la mobilité citoyenne.

Le covoiturage multimodal permet de mieux répondre aux besoins diversifiés des citoyens. L’arrivée de nouveaux produits tel Netlift, OuiHop’, etc. ne fait que s’accélérer. Une saine approche consisterait alors à les tester selon des objectifs collectifs de mobilité et à supporter financièrement les utilisateurs de ces innovations pour qu’elles augmentent et améliorent l’offre existante de service afin d’offrir plus de choix à la population.

En complément d’une offre solide et structurante de transport collectif traditionnel, il serait économiquement avantageux de mieux utiliser les automobiles existantes et leur lot d’espaces passagers pour réduire la part de l’auto solo. Pensons aux déplacements dans les petites municipalités, pensons au premier et dernier kilomètre dans les quartiers avec du transport collectif traditionnel. Ce sont toutes des possibilités offertes par l’évolution du transport rémunéré de personnes.

Nous favorisons le développement du spectre des services entre le taxi et le covoiturage, dans un environnement qui favorise la baisse des prix et la multiplication des services existants. L’ajout de nouveaux services de mobilité, comme le transport rémunéré de personnes par automobile, qui n’accroissent pas les problèmes existants de congestion et de pollution, nous semble souhaitable, surtout lorsqu’ils complètent l’offre en transports en commun là où celle-ci est insuffisante.

Nous croyons donc que l’élargissement des services de transport rémunéré de personnes tel le covoiturage multimodal doit être supporté financièrement de manière à inciter les partenariats avec les autorités de transport collectif. L’objectif premier sera de garantir une tarification abordable, intégrée et prévisible pour l'utilisateur. Il faut aussi s'assurer que le service proposé est novateur, convivial et sécuritaire. Pour les autorités, une traçabilité des déplacements et des transactions, et aussi de l’utilisation du service est essentielle afin d’assurer une saine gestion des fonds publics et d’obtenir des données robustes sur les besoins de mobilité de la population.

La rentrée de septembre 2018, les impacts des travaux du REM sur les clients actuels du transport en commun et la fin du projet pilote de Uber à Montréal offrent une belle opportunité pour réaliser un projet pilote de covoiturage multimodal. Cela permettra à la société québécoise d’amorcer le rattrapage qu’elle doit effectuer en matière d’encadrement du transport rémunéré de personnes.

 

François Pepin

Président du conseil

Trajectoire Québec

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